L’agroforesterie en Afrique est une pratique agricole qui consiste à associer des cultures agricoles avec des arbres et/ou des arbustes. Cette méthode permet de créer un écosystème diversifié. Favorisant la symbiose entre les plantes et améliorant ainsi la qualité du sol.
En Afrique, l’agroforesterie est particulièrement intéressante pour faire face aux défis du changement climatique et de la sécurité alimentaire.
Les avantages de l’agroforesterie en Afrique
Amélioration de la fertilité du sol
En combinant des cultures avec des arbres, l’agroforesterie favorise l’amélioration de la qualité du sol. Les racines des arbres contribuent à la fixation de l’azote et au recyclage des éléments nutritifs, tandis que les feuilles mortes se décomposent pour enrichir le sol en matière organique.
De plus, les arbres agissent comme des pompes biologiques, redistribuant les minéraux présents dans les couches profondes du sol vers les couches supérieures où ils sont accessibles aux plantes cultivées.
Lutte contre l’érosion
L’agroforesterie aide également à lutter contre l’érosion des sols, un problème majeur dans de nombreux pays africains.
Les arbres et les arbustes servent de barrières naturelles contre le ruissellement des eaux, permettant ainsi de réduire la perte en sol fertile.
Protection de la biodiversité
En favorisant la diversification des espèces végétales cultivées, l’agroforesterie contribue à la protection de la biodiversité. Elle crée des habitats variés pour la faune locale et favorise la pollinisation des cultures par les insectes.
Stockage du carbone
Les arbres présents dans les systèmes agroforestiers jouent un rôle essentiel dans la séquestration du carbone atmosphérique. En absorbant et stockant du CO2, ils contribuent à la lutte contre le changement climatique.
Agroforesterie en Afrique : Réduction de la pression sur les forêts
En intégrant des arbres dans les systèmes agricoles, l’agroforesterie permet de réduire la pression sur les forêts en offrant une alternative durable au défrichement et à la conversion des terres forestières en zones agricoles.
Exemples d’agroforesterie en Afrique
Plusieurs pays africains ont mis en place des projets d’agroforesterie afin de valoriser leurs ressources naturelles tout en améliorant la productivité de leur agriculture. Voici quelques exemples :
Le Kenya
Au Kenya, l’agroforesterie est utilisée pour lutter contre la dégradation des sols et la désertification. Les fermiers plantent des arbres parmi leurs cultures, créant ainsi des pare-vent naturels qui protègent les plantes et le sol. Les arbres tels que l’acacia, le calliandra ou le grevillea participent également à la fixation de l’azote et fournissent du bois de chauffage et du fourrage pour les animaux.
Le Niger
Au Niger, l’agroforesterie fait partie intégrante des systèmes agricoles traditionnels. Les agriculteurs associent des cultures vivrières comme le mil ou le sorgho avec des arbres tels que le moringa, le balanites ou le ziziphus. Ces arbres contribuent à la régénération des sols et offrent des produits complémentaires (fruits, feuilles, écorce) utilisés dans l’alimentation, la médecine traditionnelle et l’artisanat.
Le Cameroun
Au Cameroun, l’agroforesterie est adoptée dans les zones de production de cacao. Les cacaoyers sont associés à des arbres d’ombrage tels que le Terminalia ivorensis ou le Dacryodes edulis.
Cette méthode permet d’améliorer la qualité du cacao et de diversifier les sources de revenus des producteurs en leur offrant des produits forestiers non ligneux.
Des défis à relever pour développer l’agroforesterie en Afrique
Malgré ses nombreux avantages, l’agroforesterie fait face à plusieurs défis pour son développement en Afrique :
- Manque de connaissances : les agriculteurs ont besoin d’être formés et sensibilisés aux techniques agroforestières pour les adopter efficacement.
- Accès aux ressources : la disponibilité des semences, plants et autres intrants nécessaires à l’implantation des arbres peut être limitée.
- Réglementations foncières : dans certains pays, les lois et régulations concernant la propriété foncière et forestière peuvent décourager les agriculteurs de pratiquer l’agroforesterie.
- Mise en marché : l’accès aux marchés pour les produits issus de l’agroforesterie peut être difficile, notamment pour les petits producteurs.
Par conséquent, vous comprendrez qu’en 2023 l’agroforesterie représente une opportunité majeure pour l’Afrique. Ceci afin de développer une agriculture durable et résiliente face aux défis du changement climatique.
Pour cela, il est essentiel de soutenir les initiatives locales et de renforcer les capacités des agriculteurs afin qu’ils puissent tirer pleinement profit des avantages offerts par cette pratique innovante.