Comprendre le déni de grossesse

Le déni de grossesse est l’absence de conscience d’une grossesse chez la femme. En France, sur 1000 femmes enceintes, 3 seraient victimes d’un déni de grossesse. 330 femmes par an accoucheraient sans jamais avoir su qu’elles étaient enceintes. Absence de nausées, de prises de poids, règles régulières… Rien n’indique la grossesse. Pourtant, le bébé est bien là et se développe. Et si vous compreniez enfin ce phénomène méconnu du grand public ?

Qu’est-ce que le déni de grossesse ?

Le déni de grossesse est un clivage entre le corps et l’esprit. Physiquement, la femme est enceinte et l’enfant se développe dans son ventre. L’esprit, lui, ne conscientise pas le nouvel état de la future mère. Il occulte la réalité et empêche le développement des symptômes de la grossesse.

Le déni de grossesse total

Un déni de grossesse total fait partie des événements les plus bouleversants dans la vie d’une femme. La mère accouche sans jamais avoir su qu’elle était enceinte. Elle apprend la présence de son bébé le jour même de l’accouchement, sans avoir pu s’y préparer mentalement et physiquement. Du début à la fin, sa grossesse ne se sera pas manifestée : pas de ventre, pas de douleurs, des règles régulières ou irrégulières… Rien n’indiquait la présence de l’enfant.

Le déni de grossesse partiel

Un déni de grossesse partiel désigne le fait de découvrir la grossesse après le premier trimestre de la grossesse, mais avant son terme. La future mère prend donc conscience de son état avant l’accouchement. Une fois la grossesse conscientisée, les symptômes apparaissent : apparition du ventre dans les heures qui suivent, nausées, douleurs et absence de règles. L’enfant a la possibilité de se développer normalement jusqu’à la fin de la grossesse.

Les causes d’un déni de grossesse

Un déni de grossesse n’est jamais anodin : l’esprit cherche à protéger la future mère. Les grands facteurs de risque d’un déni de grossesse sont :
  • Une grossesse résultant d’une agression sexuelle ;
  • Une (ancienne) victime d’agressions sexuelles, physiques ou psychologiques ;
  • Stérilité supposée ;
  • Un contexte familial ou conjugal instable ;
  • Des grossesses rapprochées ;
Les femmes sujettes au déni de grossesse sont souvent fragilisées. Elles ne veulent pas de cette grossesse ou ne pensent pas pouvoir être enceintes. Cependant, chaque femme est susceptible de vivre un déni de grossesse au cours de sa vie.

Les risques d’un déni de grossesse

Un déni de grossesse n’est pas sans risque. Pour la mère et pour l’enfant, cet état psychologique a des conséquences à court et long terme.

Pour l’enfant

L’enfant doit s’adapter au corps de la mère, qui n’est pas prêt à le recevoir. Il se développe différemment : le corps du bébé n’est pas en position fœtale. Il s’allonge davantage, car le ventre de la maman ne se développe pas. Il ne prend pas ou peu de poids. La femme n’étant pas consciente d’être enceinte, elle n’adopte pas d’habitudes saines liées à la grossesse. C’est un facteur de risque majeur pour le bébé. Enfin, l’accouchement peut arriver n’importe où et n’importe quand : il est probable que l’enfant ne naisse pas dans les meilleures conditions.

Pour la mère

La femme victime d’un déni de grossesse n’est pas prête psychologiquement à accueillir un bébé dans sa vie. La naissance, ou l’annonce tardive de la grossesse, est souvent un grand choc psychologique pour la mère. Les risques de dépression et de rejet de l’enfant sont réels. Il est nécessaire d’être accompagnée psychologiquement pendant et après un déni de grossesse.